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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 10:32

Une larme sur ma joue douce et délicate, invisible aux regards dénués d’intérêt

Une larme sur ma joue témoigne de ma peine enfermée, condamnée dans mon être

Une larme que j’oublis, pour tenir éloigné ce mal qui m’étreint

Douleur profonde et lancinante qui me rappelle, oh combien je ne suis rien

Douleur abjecte qui me paralyse et m’obstrue

Douleur indigeste que je vomis par mes tripes endolories

Qu’ai-je enfermé avec tant d’entrain ?

Quel est ce son que je veux taire ?

Quel est ce pincement de plus en plus tranchant ?

Colère informe qui inonde mon être

Tais-toi que j’entende

Fais-toi sourde

Que vienne à moi la voix qui t’anime

Peur immonde qui violente mes chairs

Dis-moi qui es-tu ?

Dis-moi que caches-tu ?

Que sonne enfin le glas

Tristesse sans nom qui m’enlace

Viens à moi et prends mots

Donne enfin le sens de ce souffle qui me hante

Que naisse mon apaisement

Chaleur enivrante, pénétrante

Chante mon harmonie

Insuffle ma flamme

Que s’érige mon ancrage

Bienveillance m’enchante

Permets moi de t’entendre

Offre du sens à mes pas

Que j’ose, que je crée

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 14:53

J’avais un espoir appelé France

Liberté Egalité Fraternité

J’entendais le respect et le partage

Berceau des droits de l’Homme

Je voyais la mixité et la richesse

J’avais un espoir appelé France

Enfermement Disparité Méfiance

Je sentis la haine, la peur

Facade de blabla

Je trinquais ta violence ordinaire me fit gerber

J’avais une envie d’Humanité

Sans limite ni frontière

Une connaissance de soi

Une reconnaissance de l’autre

Une parole donnée, une responsabilité prise

J’avais une envie d’Humanité

Accepter la colère

Dire adieu à la peur

Une main ouverte

Une larme accueillie

J’avais une envie d’Humanité

Mes tripes en fusion

Se réveille et réclame

Des chaudoudous à profusion

Dis-moi que toi aussi t’as une envie d’Humanité

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7 octobre 2015 3 07 /10 /octobre /2015 11:59

Elle était allongée sur le sable nue, la nuit était tombée depuis 2 heures déjà et elle restait sans bouger, pétrifiée. La fraicheur des embruns faisait frémir son corps, les vagues venaient lécher ses pieds qui ne sourcillaient pas, le sable semblait se rigidifiait, lui signifiant qu’il était temps de partir ; mais aucune parcelle de son être ne semblaient être en vie. Ses yeux fixaient l’horizon, une étoile parmi tant d’autres à qui se raccrocher.

Elle s’est éteinte en même temps que la nuit prenait place, cela faisait une éternité, il lui semblait qu’il était là plantait comme un sagouin. Au début, il voulait lui parler mais il hésitait, timide qu’il était, maintenant perdu entre la beauté qui émanait de sa détresse et la peur de réveiller, de révéler.

Ils étaient deux sur cette plage, seuls ensemble, dévêtus ou non, ils étaient un de complétude et deux de différence.

La nuit passa ainsi terrifiante et saisissante. Au matin le soleil pointa son nez et dans les premiers rayons, la lumière jaillit et mis en valeur ces formes harmonieuses. Elle pleura, il sanglota, la chaleur revint et leurs âmes dansèrent.

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22 septembre 2015 2 22 /09 /septembre /2015 13:29

Il avançait nu comme un ver au milieu de cette avenue, une de ces grandes artères bordées de platanes majestueux et de trottoirs colossales, emplies de passant à la limite de l'implosion, elle déversait son lot d'unité passante. Ces unités par définition ne sont pas présentes, elles sont ailleurs, elles passent simplement. Ils y auraient des regardants, ils l'auraient vu. Ils seraient parlant, ils lui auraient peut-être demandé ce qu'il faisait en Adam ; mais pour ça il aurait fallut qu'ils cumulent, en plus d'être parlant, ils doivent être relationnant, somme toute assez rare.

Donc il était là nu comme un ver au début un peu penaud, honteux ; mais au milieu de cette marée humaine, il était l'invisible, présent de tout son être, de plus en plus à l'aise. Il sentait chacune des parcelles de son corps, le vent balayant son visage, son torse, ses jambes; son corps se hérissait légèrement au contact de cette brise légère. Son sexe se balançait de gauche à droite, d'avant en arrière, le rythme évoluait en fonction de cet environnement insondable qui le rendait absent dans cette présence. Ses pieds foulaient cette dalle informe qui tapisse et retapisse notre monde jusqu'à nous faire oublier l'origine des sols, il pouvait sentir son talon taper, comme-ci il pénétrait dans la chaire mère, la plante qui l'accompagnait docile et agile s'étendant de toute sa surface pour ne manquer aucune aspérité et ne faire qu'un, n'être que là.

Plus il avançait, plus les autres devenaient flou, un vague murmure, pour finir par n'être qu'un décor dans sa rue, son espace, son sol, ses arbres, son ciel, sa bulle.

Puis dans sa foulée, dans son instant, un grésillement ce faisait insistant sans qu'il ne puisse le percevoir jusqu'à ce qu'une main lui saisisse le poignet le face tourner avec force, rapidité et agilité et qu'il finisse ventre à terre en un claquement de paupières. Sur le bitume gris, poisseux, caillouteux, il sentait le froid du sol l'imprégner par tout son être, les petits cailloux, poussière il y a encore quelques secondes devinrent des lames qui cisaillaient ses membres coincés qu'ils étaient entre le sol et ses os qui lui semblaient en cet instant si saillants, trop peut-être. Dans sa chute une de ses couilles c'était coincée entre sa cuisse et le sol, le poids sur son dos l’empêchait de bouger et donner toute son intensité à cette douleur qu'il ne pouvait pas atténuer. Des sueurs froides emplirent sa tête à moins que ce ne soit ce tintement qui se faisait de plus en plus présent : Police au sol ne bougez pas.

Lui qui commençait à se trouver, ne sent plus que ce genoux qui lui dévore le dos.

La frontière est si fine, du passant au dénonçant si jamais vous êtes… le dérangeant !

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 15:28

Mode d’emploi de moi à moi pour moi et autrui

Comme tout mode d’emploi le mien ne déroge pas à la règle et est en chinois. Y avait une option russe disponible à ma naissance, mais non.

Liste des objets nécessaires pour utilisation :

Dictionnaires chinois – français

Voila liste établie !

Armée du dictionnaire, chercher :

Le bouton : ON

Traduire le : 天气 步行 明确的

Après plusieurs années de recherche : « Temps de mise en marche : non défini, estimé à plusieurs années »

 

Oula c’est pas gagné !

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 15:25

Clément, Martin et Louisa sont attablés à la terrasse du café depuis 14h en ce mercredi après-midi. Il est 16h, occupés à refaire le monde avec des théories quelques fois rocambolesques autour d’un café, budget étudiant oblige ! Dans toutes ces disgraissions Louisa parle de Dostoïevski et de son crocodile, très rapidement on en finit par se demander par quel animal on aimerait être mangé. Martin sourit, les récents événements lui ont apporté déjà des réponses à ce sujet. Clément évoque qu’il voudrait être dévoré par un lion pour le prestige d’avoir combattu avec le roi des animaux, en sortant avec les honneurs dû au guerrier. Louisa quant à elle préférerait que ce soit un escargot. Clément ri aux éclats. Louisa s’explique, en effet la postérité je l’aurai plus que toi étant donné qu’il est fréquent depuis que le monde est monde et que la terre est terre que des fossiles d’escargot existent. Ainsi je pourrai à l’intérieur de mon assassin traverser le temps et rester le témoin du passé avec un œil de pierre sur l’avenir. Martin ne dit mot, il est songeur, ses amis ne lui prêtent attention occupés qu’ils sont par leur débat de la mort qui pourrait rester dans les mémoires. S’il savait que depuis quelques temps Martin a changé, il accueil avec bienveillance mais surtout avec l’envie de s’instruire un nouvel hôte, pas ami, mais ça bientôt vous serez pourquoi.

Il y a trois mois de cela au réveil Martin sans sur sa cheville une substance aqueuse, il s’assoit et inspecte. Un escargot c’est logé au milieu de sa toison et il bave à n’en plus pouvoir. Il l’enlève donc et le ramène dans l’herbe au rez de chaussé de son immeuble en se disant simplement que sa journée commence bien étrangement. Martin une fois partit, repense régulièrement à l’escargot mais surtout il commence à sentir des picotements de plus en plus pressant au niveau du front, deux aspirines n’ont eu raison de ces maux. Il finit sa journée, rentre chez lui, se couche. Sa nuit est hantée, de paroles, d’animaux, de personnes qui le regardent et qu’il entend alors même qu’ils n’ouvrent pas la bouche, sur son front un troisième œil ouvert et scintillant. Vint enfin l’escargot les yeux méchants, il avance d’une ondulation décidée et se colle à Martin. Martin l’entend dire : « Je vais te sucer, ton énergie sera mienne et enfin nous race supérieur prendront le pas sur cette terre ». Martin se réveil un peu étonné de ce rêve étrange et il sent de nouveau la même humidité que la veille, se penche l’escargot et revenu. Martin l’observe, un mouvement de recul, il a la même tête déterminée que dans son rêve. Le picotement revient, ainsi qu’un bourdonnement incessant. Martin se tient la tête et alors qu’il se rend dans la salle de bain pour prendre un doliprane après avoir posé l’escargot au sol, se dit et si c’était possible et si c’était vrai et si je pouvais l’entendre, les entendre. Il s’assoit, puis s’allonge, fait le vide, il se détend et se concentre sur sa respiration. Une heure passe puis deux Martin sent son corps chaque partie puis il se sent flotter au dessus de son enveloppe puis il ose aller dans la pièce d’à côté puis au dessus de l’immeuble, puis dans le ciel, là il retrouve deux personnages qui lui disent donne nous cette masse noir, il le fait et en retour il lui donne un souffle blanc qui enveloppe Martin et le rend encore plus léger qu’il l’était, puis il lui dise vas y. Martin repart doucement étape par étape puis il se voit allongé, il voit l’escargot qui est revenu sur sa jambe, il réintègre son corps, il s’assoit regarde sa cheville et dit : « Bonjour René ». L’escargot se stoppe, lève ses antennes et dit : « qu’as-tu dit ?» Martin répète : « j’ai dit, bonjour René ».

 

Depuis Martin s’amuse de la ténacité de René à vouloir libérer le monde des affreux humains sanguinaires et sourit d’entendre Clément si amoureux de Louisa et d’être incapable de lui dire sauf en s’opposant à elle et en la moquant !

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 15:15

Martin est un homme simple sans vague, il part tous les matins à 8h, prend le bus au bas de son immeuble, la ligne 2, descend 5 arrêts plus loin. Il avait choisi cet immeuble pour cela. Une fois qu’il arrive, il traverse la route et entre au 5 rue du professeur, prend l’escalier, entre au premier étage, descend la salle en open space, son box est le dernier à gauche depuis 10 ans, 3 mois, 4 jours et 3 minutes en ce jour.

Martin connait Véronique, sa voisine de box au service contentieux depuis 7 ans. Son travail est répétitif, tous les jours les même suivis, dossier du « contentionné » contenant : fiche individu, fiche navette b4 rempli par le service règlement, fiche de suivi vierge à compléter une fois l’action menée. Puis remettre le dossier dans : la bannette jaune suivi et encours si l’action c’est déroulée, la bannette orange s’il manque une information, bannette rouge en cas de conflit.

Une fois la matinée finit Martin descend devant l’immeuble, prend à droite puis la première à gauche, rentre dans la brasserie « chez Lulu », se place au fond de la salle à gauche, là perdu dans la masse il prend un plat du jour, puis remonte à son poste après une pause de 30 minutes.

A 16h30 il ferme son ordinateur, descend et attend son bus qui arrive à 16h36. Il rentre à son appartement où il attend, en regardant des chiffres et des lettres, le repas du soir qu’il avale devant le journal régional, puis un documentaire et au lit.

Voilà sa vie depuis 10 ans, 3 mois, 5 jours qu’il est à Paris.

Mais depuis peu Martin, ne l’a pas vu mais il a un nouvel ami, c’est René. René est discret, sa rencontre avec Martin est le fruit d’un hasard. Alors que le temps était humide, Martin contrairement aux autres restait sur le même rythme. René se trouvait sur le perron de l’immeuble un pied l’a heurté et il s’est retrouvé airant dans une sphère étrange, sonné pendant quelques instants. Il a repris ses esprits, il était en mouvement, un peu nauséeux, il tangue à gauche, à droite, désorienté, il a le mal de mer. C’est ça comme-ci il était sur un bateau, c’est bien une première pour lui car il aime l’humidité mais c’est un terrien avant tout. Il est en balade mais il ne sait vers où. Il s’accroche de tout son être sur cette petite terre étrange et nouvelle, il s’accroche à ce duvet qui l’enveloppe. Malgré tout il se sent bien à cet endroit. Ces nouvelles sensations, ces nouveaux gouts, ces nouvelles saveurs lui impulsent une nouvelle énergie. Il sent une force qui l’envahit et lui entonne de rester collé à cette cheville et d’aspirer envers et contre tout. Aspirer cette énergie vitale que Martin délaisse depuis si longtemps. Déjà installé depuis 5 minutes et une ouverture qui lui permet de se frayer un chemin, de se mettre à couvert, au chaud. A ce rythme l’aspiration de Martin ne devrait pas prendre plus de 2 jours, le temps lui est compté mais Martin ne le sait pas.

Martin rentre à son domicile, s’installe confortablement devant des chiffres et des lettres et se sent très fatigué. Il se réveille à la fin de l’émission un peu surpris de son propre endormissement. Il décide de prendre une douche pour se requinquer. Une fois dans la douche Martin se sent vidé, mou sans énergie. Il sort et à un étourdissement, il se dit qu’il a peut-être faim. Il prépare donc son repas avec un peu d’avance, sans saveur il ouvre une boîte de salade préparée, la verse dans son assiette, coupe un morceau de pain, se verse un verre d’eau et prépare un flamby en guise de dessert. Il s’attable, mâche lentement, ce n’est pas douloureux mais difficile comme-ci petit à petit ses forces s’évanouissaient. Il commence à se poser des questions, aurait-il attrapé un virus, c’est étrange lui si méticuleux, il se lave les mains plusieurs fois par jour, nettoie son clavier régulièrement.

Il finit son repas se lève dans un effort presque surhumain et se rend sur le canapé. Là il se laisse choir, dans un profond désespoir, sans prendre la peine de rallumer la télé.

De son côté, René est comme envouté, il n’a jamais ressenti autant d’énergie. Ces fluides lui caressent l’intérieur, lui titillent la carapace et l’ensorcèlent. Il se sent pousser des ailes, il est une chrysalide, il a muté, il ne peut en être autrement. Il grossit doucement. Il bave avec vigueur, il est le filtre de l’éternel, il rejette avec force l’inutile et se gave de toute cette énergie délaissée, quel gâchis !

Martin commence à ressentir des sueurs froides, les questions sont de plus en plus pressantes que lui arrive-t-il ? Une larme nait et roule sur sa joue, il lève son bras qui lui semble si lourd et sa main au contact de cette humidité est surprise. Martin s’interroge sur ce liquide, sur sa présence. Il voudrait se rendre au square, il n’y va habituellement que le samedi. Et voilà que là dans son état il voudrait s’y rendre. Mais quelle drôle d’idée. Du jaune, du bleu, du jasmin, traverse son esprit et il revoit la jeune femme qu’il y croise régulièrement et qu’il n’ose aborder. Ses joues sont devenues le lit d’une rivière. Il suffoque, se lève en se hissant au mur et en s’agrippant va rejoindre la fenêtre qu’il ouvre. Respirer, une première bouffée d’air le fouette avec tendresse puis un moustique entre et tourne, retourne, Martin est une proie. Il tente de se débattre mais ses forces lui manquent. Il ouvre la bouche avec l’envie d’hurler, aucun son ne sort ; mais le moustique lui rentre tout droit et se retrouve scotché sur les parois de sa gorge. Martin tousse, rien y fait à pas lent il se rend à la cuisine pour prendre un verre d’eau et dégager l’importun. La gorge est libéré mais soudain prêtant l’oreille, il entend un bruit sourd, un bourdonnement familier raisonne en lui. Martin saute de gauche, de droite, se gratte, il gesticule comme un pantin démembré à la recherche de la porte de sortie, il effleure sa cheville et sent un liquide péguant. Il s’arrête net, se baisse et examine sa jambe, un trou, une bosse. Ce n’est pas douloureux juste présent. Il n’ose mettre le doigt à l’intérieur puis il tente, quelque chose de visqueux puis de dur sous ses doigts. Il tire sur cette chose étrange qui résiste et qui ressemble curieusement à… un escargot.

Le bourdonnement navigue en lui et se réfugie derrière ses yeux, en cet endroit attiré par la lumière extérieur le moustique tente de sortir.

Martin tombe à genoux et sourit. Il ne lui est jamais rien arrivé dans sa vie et aujourd’hui il est au sol au milieu de son appartement avec un moustique derrière ses globes oculaires et un escargot suceur d’homme dans le mollet.

Il lui est désormais impossible de marcher et compliqué de voir. Il rampe jusqu’à l’entrée, dans le placard se trouve une lampe torche, il a une idée. Il l’allume et ce la met dans les yeux puis il descend le long de la joue, le cou, le torse et le moustique suit. Il continue sa balade dans son ventre puis entame la descente le long de sa jambe.

 

Et là juste avant la sortie Martin attrape l’escargot et dans un dernier effort il hurle et décolle l’aspirateur qui le bec ouvert accueil ce satané moustique. Enfin il l’a évacué tout en s’évanouissant. Il reprend ses esprits au petit matin en pensant avoir rêvé, il se trouve pourtant étalé dans son entrée avec prés de lui un escargot bourdonnant qui le regarde avec un drôle d’air !

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 12:14

La jambe passe par l’entrebâillement, velue, poilue, veines saillantes, celle-ci n’est pas des plus courtoise, un peu angoissante, elle n’inspire rien qui vaille. Elle n’était pas là hier. De loin elle a tangué d’un coin à l’autre, furtive, discrète, elle ne se dévoilait pas. Et voilà qu’aujourd’hui elle abat ses cartes et la voici dans l’entrebâillement, imposée, imposante. Maintenant qu’elle a bien creusée que faire. Dérangée je suis, pas gênée car nous ne sommes plus dans l’ordre de la gêne là, mais du dérangement et ce sentiment étrange qui me susurre, allez ouste, allez ouste petite guibole tu t’en vas.

 

On ne se méfie jamais assez du velu, poilu tout de grâce remplit, il reste poilu et velu, un matou indépendant, seul, marchant sur le monde, écrasant son monde qu’importe lui il a vu la truite au loin et il l’aura. Il le disait bien l’autre : « je l’aurai un jour », bin là, c’est le cas. La pate en épée de Damoclès attend avec patience pour donner l’assaut final et exterminer les morceaux restants.

 

Mes guiboles sont tremblotantes, hésitantes ; mais elles essaient, elles avancent, un peu effrayées, un peu joyeuses, un peu agacées. Un panache d’émotions qui se disputent la première place et qui les font tanguer. Elles sont sur vibreur et ça ne s’arrête pas, c’est du harcèlement toutes ces demandes en attente. Ce stand by forcé qui se réveille.

 

Il fait froid dehors, je ne suis pas sûre de pouvoir les laisser sortir ainsi. Elles sont frêles mes guiboles, elles n’ont pas l’habitude. Oh mon dieu, je n’avais jamais vu cet éclat, blancheur translucide envoutante ou déroutante. Un peu de force pour sortir, aller au-delà, vers l’extérieur, un peu d’inconnu. La peur d’une confrontation à la jungle, machette en bandoulière leur fait perdre toute envie. Se frayer un chemin, ou simplement le dessiner, s’en inspirer, se laisser charmer. Les vielles sorcières poilues ont fait leur temps, les nez crochus ont disparus, tombent les pustules.

 

Cette vieille bique velue aura été violente, bourrue et bénéfique aussi…sans le vouloir.

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 19:23

Bonjour à tous

 

Je vous prie de m'excuser pour mon erreur de publication pour un défi 107 qui est porté par ABC cette semaine.

Donc à l'abordage du défi 107 d'ABC

 

Bonne écriture

 

Emmanuelle ecritsparciparla

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 15:48

8h04 45 secondes la rue Batavia tire à sa fin je vais emprunter la rue Messine, certainement la plus longue de mon périple matinal. Quand j'entre j'ai l'impression d'être face à une immensité, un long fil se déroule à l’horizon devant mes yeux. Je me souviens les premières fois que je l'ai prise m'être dit : non ce n'est pas possible je ne vais jamais en sortir mais malgré tout je m'y engouffrais dans le secret espoir de m'y perdre. Cette rue semble dessiner deux mondes distincts entre sa rive droite et sa rive gauche. J'ai mes sens aux aguets dès que mon pied foule son pavé, agrumes, salins, amertume...toutes les odeurs viennent se frotter à moi et je sens alors toute la chaleur et le caractère d'antan, ahhhh.

J'entre donc et je suis entouré de jolis immeubles colorés, jaune, rouge terre, bleu, les volets suivent aussi la cadence. La musique continue avec l'arrivée des premiers commerces et jadis vient frapper à la porte avec en plein cœur de ville dans une rue piétonne et commerçante, une menuiserie tout de bois vêtue et comme voisin un serrurier, ils se font la parlote par leur devanture alambiquée.

Arrive le fleuriste, le buraliste, l'épicier tout trois faisant front, il est 8h05, face à la bouquinerie. Ces trois là ne feront jamais le poids face au charme de cette petite boutique, j'y suis passé maintes et maintes fois avant d'y entrer et de me laisser happer par les lieux. Des petites marches, des recoins, des plates-formes, des colonnes, des voûtes, de la pierre blanche, des livres en haut, en bas, à gauche, à droite, ici respire l'amour du livre peut-être même avant celui de la littérature.

 

Donc j'ai choisi de vous raconter ce 8h05, j'aurais pu choisir celui de mes off où je suis encore prisonnier de mon lit dans la fraîcheur de mes draps, de mes murs, de cet appartement vide. Oui je trouve depuis peu que mon lieu de vie en est dépourvue. Tout me semble rigide, triste, pathétique, terne. Je pourrais vous sortir tout un tas de termes dans la continuité de mon nouvel état d'esprit depuis que je trouve mon appartement vide de sens, depuis que j'ai découvert mon 8h05 et que ma semaine à 8h05 à plus de saveur que tout un dimanche loin de lui, loin de ça, loin de tout.

 

Je me suis demandé pourquoi ce chemin, me mettait d'entrain, pourquoi le moral revenait, j'avais la pèche, c'est bête à dire je sais mais c'était le cas, j'étais plein d'énergie et pas de l'excitation compliquée à canaliser mais bien de la bonne énergie positive, calme, apaisé. J'ai refait maintes fois, le soir dans les murs assombris de mon appartement, le chemin du matin pour comprendre. J'ai repris chaque rue, ruelle, avenue, détails, façades, tout a été passé au crible pour saisir. Mais il fallait aussi que je touche le moment précis où la béatitude, car le terme est significatif, me touchait. Et après une analyse chaque matin, avec une prise de conscience de chacun de mes pas, quel bonheur de prendre le temps le matin de savourer chaque pas. Qu'il prenne sens, même si ce n'est justement qu'il n'en n'a pas.

 

Puis un énième matin, le ciel était un peu gris, arrivé dans la rue Messine, je vis et remarquais que derrière chaque vitrine se trouvait quelqu'un. Etrange, ils me regardaient tous passer avec un drôle d'air. Je me suis dit, c'est une coïncidence qu'ils soient tous là derrière leur vitrine, à cette heure-ci, ils attendent peut-être le facteur. Le lendemain décision était prise de passer un peu avant, à 8h00. À 8h00 personne ne se trouvait là, je les voyais s’affairer dans l’installation de leurs rayons. Alors je réduisis le temps 8h01, 2 et 3 et 4...Chaque fois que je réduisais le temps je les voyais petit à petit se rapprocher de la vitrine, je me faisais la sensation de tenir dans les mains un flip book contant la vie d'une ruelle d'un autre temps, ou d'une autre dimension peut-être un peu. Et en passant à 8h04 je surpris des regards pleins de surprise, de gène, d'être démasqué. Alors il semblerait que ce soit bien moi que le matin ils attendent à l'abri derrière leur mur de verre. Nous avons un commun, nous croisons nos chemins, le lien du 8h05, mon 8h05 contribue au leur mais comment ?

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